La dérive
Chloé Beaulac
20 janvier – 6 mai 2018
Il y a une fissure en toute chose. C'est ainsi qu'entre la lumière.
Leonard Cohen
Vous verrez : les expositions LA DÉRIVE et INSTABILITÉ se répondent et se lovent l’une contre l’autre. Ces deux corpus d’œuvres fabuleuses nous permettent de voyager de concert avec elles. Mais pour quitter les rives vers quoi…? S’enfoncer dans des blancs et des noirs abyssaux…? S’ancrer dans des archipels imprévus? Errer dans un univers de remembrances, de rémanences? Ou se projeter dans l’inconnu? Rêver en restant éveillés? sans vraiment savoir, sans voir véritablement. Où nous amène Chloé Beaulac à travers ses traces photographiques, dessinées point par point au pyrograveur, des tableaux inédits marqués par l’empreinte du temps, celle du rituel du geste de la main comme celle des souvenirs anciens? Vers quelle destinée, vers quel lendemain nous convie Caroline Gagnon au milieu de cette réversibilité des choses, de cette inconstance de l’être? Pour intrigante qu’elle soit, cette obscurité a ses lumières : chassés croisés de réminiscences et d’aventures à venir, car au fin fond de ces démarches, il y a, emmêlée au désarroi, une jouissance. La folle puissance du voir s’y fait sentir, avec elle, celle du monde des arts et de la vie.
Contempler le monde incite notre disposition intérieure.
Liu Xie
Débutons l’année par cette longue méditation auprès de ces personnages et de ces paysages énigmatiques. Divaguons entre solitude et communauté, en quête d’idéal, quitte à nous déporter de nous-mêmes, à s’étonner, à sortir de l’immédiateté et se déployer au loin, dans le temps comme dans l’espace devant ces séries d’images si puissantes, si évocatrices. L’expérience poétique de ces représentations pénétrantes ébranle les dispositions du for intérieur, nous faisant passer du dehors au-dedans pendant qu’au sein de ces compositions endeuillées, les myriades de blancs et de noirs vibrent, s’étalent et s’entendent, avancent et reculent indéfiniment, sous nos yeux. Des pans des œuvres se révèlent tantôt abstraits, tantôt figuratifs, sur papier comme dans les projections. Mais de cette indétermination naît la richesse du sens, au cœur de cette relative obscurité. À partir de là, saurons-nous mieux apprivoiser ce flou existentiel, inéluctable qui nous habite aussi?
Manon Regimbald
Chloé Beaulac a exposé à Montréal, Beloeil, Drummondville, Longueuil, Sept-Iles, Bonaventure, Winnipeg, Parrsboro. Lauréate du prix Télé Québec à la 9e Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières (2015), elle fut sélectionnée pour la Biennale internationale d’estampe de Douro (2016). Boursière du CALQ et du Conseil des arts de Longueuil, ses œuvres font partie du programme d’intégration de l’Art à l’Architecture à Saint-Lambert. Elle a fait plusieurs résidences d’artiste : Atelier de l’Ile (Val-David), Sagamie (Alma), Atelier Circulaire (Montréal), Imago (Moncton), Main&Station (Nouvelle-Écosse).
Caroline Gagnon vit et travaille à Val-David. Elle a obtenu une maîtrise en arts visuels et médiatiques (IUQAM). Artiste émergente, elle a exposé à Montréal, Québec, Toronto. Membre de l’Atelier de l’Ile, elle a séjourné en résidences d’artiste à Québec (Engramme), Alma (Sagamie) Longueuil (Zocalo), Montréal (Atelier Circulaire). En 2015, elle a bénéficié du programme Studios et résidences du CALQ en partenariat avec le FONCA, à Mexico.
Samedi le 20 janvier à 14 h
vernissage en présence des artistes
Samedi le 24 mars à 15 h
renconre avec les artistes
Le Centre remercie la municipalité de
Val-David pour son soutien financier.